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Message › Un Grand soldat s'est éteint

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Le futur Général Michel Fleutiaux
(photo Bertrand Pâris)
C'est, comme il se doit, le Président actuel de l'ACBFL, Xavier Masson-Regnault (un de Rizk, 11 C) cité à la fin des "Commandos paras de l'air : Algérie, 1956-1962" de Patrick de Gmeline, qui nous a annoncé la mauvaise nouvelle à la suite d'un message de Jean-Pierre Caunac (1 C) où ce dernier décrit notamment le Général comme « Grand Patron des 1er et 2ème Contingents au Liban , Fondateur de notre Acbfl ».Dès lors se succéderont plusieurs messages décrivant l'Homme tel que les témoins de l'époque l'ont perçu :- « un grand HOMME qui a marqué ma vie à jamais » (anonyme)- « Un Grand soldat s'est éteint. Paix à son âme » (Raymond Carter 7 C)- « Triste, triste nouvelle en effet…
Mais quelle belle vie, quelle carrière et quelle résistance devant les épreuves et la maladie !
Notre Général FLEUTIAUX a su nous commander à Beyrouth, parfois sous les balles et les obus, fort de son expérience durement acquise en Indochine et Algérie.
Il était l’âme de notre ACBFL, la figure tutélaire et le ciment de notre Association, même si les difficultés l’ont empêché, progressivement, de participer à nos retrouvailles…
C’était un authentique héros, qui nous a profondément marqués. » (Jean-Paul SOUBRET 2 C)- « Nous avions trente ans, ou un peu plus, minces comme des fils, pas un cheveu blanc et lui, il nous parlait parfois de l'Indochine, souvent de l'Algérie. Sarcastique mais pas méchant, il fallait toutefois de préférence être dans ses petits papiers. Cet atypique issu d'un petit séminaire de Franche-Comté, O.R. d'origine, latiniste et helléniste distingué était capable de dire quelque chose dans tous les domaines. Taillant des shorts à tour de bras, mais tellement attachant.
Elle est très longue cette page qui se tourne. » (Bertrand Pâris 2 C)- « Bien triste nouvelle, j'ai eu l'honneur de servir sous les ordres du Général FLEUTIAUX au Liban , oui c'est un grand soldat impressionnant qui vous marque à jamais. » (Michel Moureau 5 C)- « Bien qu'ancien militaire, j'ai rencontré peu de vrais soldats hormis au sein des Casques Blancs. Comme pour nous tous, l'évocation de notre Général suscite en moi un sentiment absolu, sincère et durable d'admiration. Bien au delà des mots et des formules, je suis profondément touché par la mort de ce grand homme et de ce chef admirable qui nous aura élevé dans nos existences à tout jamais. » (Bernard Fournier 2 C)- « le Général Michel Fleutiaux a énormément compté pour moi, dans ma modeste carrière mais bien remplie.
En effet, bien que n'ayant pas été sous ses ordres à Beyrouth (j'étais en 1985 avec le Général de Virieu, qui n'aimait ni les pantoufles, ni les apéros, ni les siestes..., mais dont j'ai été très proche !), le Gal Fleutiaux m'a encouragé (parfois rudement, mais toujours affectueusement) à mener pas à pas une deuxième carrière après les chars et le 13. Il a aussi poussé mon fils Philippe (alors à Saint Cyr), lors d'une entrevue d'un journée complète chez lui, à partir à l'aventure en Egypte, à louer une moto et à "foncer" tous azimuts. Ce qu'il a fait ! » (Etienne Potez 13 C)- « Je le croyais invulnérable tant il avait traversé d'épreuves et était resté, jusqu'à hier, tel que nous l'avions connu (pour ceux qui ont eu cette chance).
Pourtant il nous a quittés mais quel Soldat, quel Chef, quelle carrière !
Je le revois dans les ruines de Souk el Gharb, improvisant une "conférence" avec les chefs de bandes du coin au sujet de la sécurité de notre poste (Qalaat'el Hosn), serré de trop près par les tirs et la pression des milices diverses. En képi de la Colo, arpentant les éboulis comme un Lieutenant, s'asseyant sur un bloc de béton détaché d'un immeuble effondré ; assis près de lui, je l'écoutais, incrédule et admiratif.
Quel Patron !
Le résultat de la négociation ne fut que de courte durée mais vivre ça était déjà grand.
Comment ne pas penser alors qu'à côté de lui, cela faisait de nous, hommes "ordinaires", des hommes extraordinaires ?
Merci mon général. Nous ne vous oublierons jamais. » (Jacques Montchanin 4 C)- « Nous pleurons tous un grand soldat, nous pleurons tous un grand chef. Nous pleurons le père fondateur du DETOBS et de notre association.
Personnellement je perds un grand ami, un ami très proche , avec qui je suis resté en contact jusqu'aux deniers moments où il pouvait encore s'exprimer.
Depuis ce matin je suis en relation avec les autorités militaires concernées pour qu'un hommage solennel lui soit rendu.
La date des obsèques a donc été fixée au Mercredi 10 Juin 10H30.en l’église Saint-Louis des Invalides. Les honneurs militaires seront rendus dans la cour des Invalides à l'issue de la cérémonie. » (Jean Susini 6 C)- « Les mourakibouns sont orphelins.
Impressionnant "PATRON" qui m'a profondément marqué, comme nous tous à vous lire.
Des anecdotes, il y en aurait des centaines , dont toutes ne seraient pas dicibles ici, tant ses sorties pouvaient être "pittoresques" ... même quand il commandait le CERM, autre "piège" où il a attiré quelques anciens Fleutiaux'boys 2 ans plus tard et où il en a tanné "certain" pour monter l' ACBFL !
Au contact de ce grand soldat qui nous a grandis, nous qui n'étions, comme le dit Montchanin, que des hommes ordinaires, nous avons appris , pour certains, la guerre, la mort au combat, le Renseignement, l'auto-évaluation, la complexité de l'Orient, et vécu une expérience inoubliable et plus que formatrice. Elle nous a marqués à jamais, comme jamais nous ne pourrons oublier le 1er COMDETOBS, débarquant à la RdP, avec son « placard » impressionnant, son képi à la « colo », sa patte folle et sa canne. .
J'ai le souvenir d'avoir traversé avec lui la place Beyhum, alors que le bd Abdel Nasser était pris en enfilade par une douchka. Haroun était resté au volant de la R12 battant notre pavillon "blanc". ''ASTERIX'' m'a dit : « allez, de Guerlas, courez ! Moi, je ne peux pas » . . Comment courir alors ?!...et il a levé sa canne! les tirs se sont arrêtés le temps qu'on traverse pour aller voir les gars de l'ami David à Kench building! Quel souvenir !
Le 6 juin 1984, Aniort était tué au port, notre premier mort ! Le « Flox » a essuyé ,discrètement, une ..ou deux..larmes en téléphonant à ses parents.
Il y a deux jours , c'est notre premier CHEF qui s'en est allé !
Dieu les garde ainsi que tous nos camarades partis trop tôt.
Au revoir, mon Général,.. de l'autre côté de la ligne verte ! Je ne vous oublierai jamais.» (Gérard Glénat 1 C)- « Les personnels ayant eu l’honneur de servir sous ses ordres n’oublieront jamais son courage, sa détermination mais surtout sa profonde humanité. » (anonyme)