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Le moulin
Des trois moulins à eau qui furent bâtis sur le territoire de Felleries et dont les bâtiments existent encore de nos jours, celui de la Place, ou des Bois jolis, est le plus ancien. Il était la propriété par indivis pour les deux tiers du chapitre Saint-Nicolas de la Collégiale d’Avesnes, fondé en 1534, par Louise d’Albret, veuve de Charles de Croy. L’autre tiers appartenait à une famille noble ; en 1734, c’était Marie-Philippine Diesmes, veuve de Louis Limoges.
Auparavant, d’après le cartulaire de 1466, le moulin appartenait à l’abbaye de Liessies, le meunier étant à cette date Jehan Boucqueau. Le dernier contrat, avant la Révolution est signé le 25 juin 1785. Le preneur est Pierre François Charon demeurant à Froy Chapelle (Belgique), qui en deviendra le propriétaire lors de la vente des Biens Nationaux, en même temps que le moulin du Rayt situé en amont et qui fut érigé en 1770. L’adjudication s’est déroulée le 18 mai 1791.Vers 1834, il appartient à la veuve Langlois, puis vers 1848 à la veuve Dubois dont les enfants Jules et Victor sont brasseurs. Ils utiliseront le bief du moulin, et au moyen d’une buse enterrée, amèneront l’eau à la turbine de la brasserie située de l’autre côté de la place, et dont les beaux bâtiments existent encore. Après l’arrêt du moulin avant 1900, il sera converti en habitation et écurie pour la brasserie, puis en simple habitation.Le 15 mars 1975, pour la fête de Saint-Joseph, patron des charpentiers, menuisiers et boisseliers, était inaugurée à Felleries une remarquable exposition sur le thème « les Bois d’hier et d’aujourd’hui ». L’expression « Bois Jolis », appliquée depuis le siècle dernier à l’industrie du bois, spécialité de Felleries, recouvre un ensemble de fabrications qui ont représenté pendant des siècles une part essentielle de l’activité de ce village, autrefois cerné de forêts. Le succès fut tel (4 500 visiteurs en deux semaines) qu’elle entraîna la création de l’Association des Amis de Felleries et des Bois Jolis qui, profitant d’une occasion exceptionnelle, s’engagea dans l’achat du moulin pour le transformer en musée de la boissellerie. Dirigé par un homme énergique, Jean-Jacques Defroidmont, hélas décédé le 8 mars 1993, l’association sollicite l’aide de l’ARAM pour redonner à l’édifice son aspect d’antan.C’est l’occasion unique de réhabiliter un moulin à deux tournants, c’est à dire à deux meules dont chacune est actionnée par une roue. Dès 1976, une roue est reconstituée, et en 1982, la seconde, avec la participation de nombreux bénévoles, habitants du village, des établissements scolaires de Maubeuge, Tourcoing et Lens et d’entreprises. Les dossiers de subvention sont établis par l’ARAM qui obtient des aides substantielles des ministères de la Jeunesse et des Sports et de l’Environnement, du Conseil Général du Nord et du Conseil Régional. Grâce à l’ensemble de ces partenaires, les deux roues en dessous de trois mètres de diamètre sont de nouveau animées par la Belleuse. De simple village inconnu, Felleries est devenu un centre touristique très actif et renommé.Mais l’usure du temps et l’effet de l’eau font se dégrader peu à peu les roues en chêne. Et dès la fin du XXe siècle, il faut songer à les remplacer. Il est décidé de les refaire en fer. Les plans sont établis par l’ARAM en 2000. Le temps de trouver les subventions, c’est en 2003 qu’elles sont fabriquées par l’entreprise Solespam à Saint-Amand-les-Eaux. Elles sont mises en place la même année, ainsi qu’une paire de meules à farine en complet état de marche. C’est un moulin complètement renouvelé qui est maintenant en service.