Objectif 2020

Le 18 juin 1940, au cours de ce que d'aucuns ont surnommé "la débâcle", 7 ou peut-être 8 hommes de la 10ème Batterie du 11ème RACLH (Régiment d'Artillerie Coloniale Lourde Hippomobile) ont pourtant sacrifié, vainement certes mais courageusement, leur vie afin de tenter de ralentir, dans le village de Les Voivres, l'avancée inexorable des troupes allemandes de la 6ème Panzer de von Esebeck.Bernard Munier et moi-même avons essayé, dans plusieurs messages fouillés mais encore insuffisamment documentés, de reconstituer ce tragique épisode.
A force de me pencher sur ce que j'ai appelé, un peu pompeusement, je le reconnais volontiers eu égard aux plus de 50 millions de victimes de cette guerre meurtrière, "La bataille des Voivres", je n’arrête pas de me poser la question suivante : que reste-t-il, aux Voivres justement, de ce fait d'armes ? A part quelques souvenirs épars de rares témoins et des actes de décès finalement retrouvés en partie à la mairie, la réponse est : RIEN. En effet, rien pour honorer ce sous-officier et ces soldats dont un Malgache, "tués à l'ennemi" aux abords de (ou sur) la Grande Route du village. Débâcle, oui mais pas pour tout le monde. "Morts pour la France", ils ont, à leur petit échelon, sauvé une parcelle de l’honneur des Armées françaises. Du coup, eux, ce qu'ils ont fait, ce n'est pas rien !
Je sais bien qu'il faut regarder vers l'avenir plutôt que vers le passé mais on dit aussi que « l’expérience du passé sert à vivre le présent et à construire l’avenir » ou encore « Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre. » (Winston Churchill).Je ne veux pas entrer dans des considérations "post-Libération" où il fallait faire, pour des raisons essentiellement politiques, place belle à la Résistance et, un peu plus tard, se réconcilier aussi vite que possible avec le Peuple allemand mais il me parait parfaitement injuste que ces "Combattants du 18 juin" (comme le rappelle le titre du livre -Tome 2, Les derniers feux - de Roger Bruge) demeurent si coupablement oubliés.
Selon mes sources, 6 de ces artilleurs ont leur nom gravé sur des monuments aux morts ; pour 2 d'entre-eux, Farard (photo) et Lohard, leur sépulture se trouve à la Nécropole nationale de Colmar ; pour le 7ème, le Malgache, je ne dispose - pour le moment - d'aucun de ces renseignements.Épaissir l'Histoire des Voivres et empêcher que ces vaillants soldats ne meurent vraiment, c'est pour toutes ces raisons, que j'espère pouvoir prononcer les noms des disparus au cours d'une cérémonie qui devrait - si Dieu me prête vie et que je bénéficie d'un "alignement des planètes favorable" - se dérouler le dimanche 21 juin 2020, pour la commémoration du 80ème anniversaire du début de la Seconde Guerre mondiale.Outre M. le Maire des Voivres qui m'a assuré de son aide, le DMD des Vosges qui m'a éclairé sur le processus à suivre, le lieutenant-colonel Gagnaire qui m'a déjà apporté son soutien... et continuera, certains des maires des communes natales des tués qui m'ont répondu, l'inlassable "passeur de messages" Bernard Munier, j'invite toute personne qui pourrait m’aider dans cette "mission" - et ce, dans tous les domaines - (dont le seul but est d'honorer ces soldats tombés dans notre village, je le souligne) que je me suis fixée, à se faire connaître. Comme on me le fait aimablement remarquer, 2020 est encore loin mais quand on mesure les délais d'autorisations, de réservations, de réponses à différentes requêtes (délégation, détachement), d'invitations, etc., la prudence commande de s'y prendre assez tôt.
Une fois connues, les personnes susceptibles de m'apporter leur soutien seront contactées puis sollicitées le moment venu. Merci d'avance.