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Les Voivres
Photo / Vie locale
26 août 2015 Par jeannot88 Réagir
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Non loin des Voivres, la féculerie de Xertigny (1922)

Essor des féculeries vosgiennes

La pomme de terre fait son apparition dans les Vosges au XVIe siècle, mais sa culture ne se répand réellement qu’au milieu du XVIIe siècle ; le développement de cette culture est considéré par les auteurs de l’époque comme une des causes de l’essor de la population vosgienne entre 1682 et 1735.
C’est au XIXe siècle que la culture de la pomme de terre, et sa transformation « industrielle », prennent un essor considérable : la première féculerie est créée à Fresse, en 1833, par Jean Steiger ; le succès est tel qu’en 1836, deux autres féculeries sont installées à Saulx, puis à Jarménil. En 1864, on dénombre 293 féculeries dans les Vosges ; elles sont encore près de 200 en 1868. Il ne s’agit encore essentiellement que de structures embryonnaires installées au sein des fermes, mais cette culture est extrêmement lucrative ; les rendements élevés pour l’époque – près de 140 quintaux à l’hectare – assurant la prospérité de plusieurs cantons de la Montagne. Un cultivateur et industriel vosgien, M. Figarol, est cité par Charles Lafite dans son ouvrage "L’agriculture dans les Vosges" : « la prospérité des anciennes féculeries, l’accroissement très rapide de leur nombre, furent pour la Vôge le commencement d’une prospérité inouïe. Il semblait que l’on ne cultivait plus que de la pomme de terre, qui, en effet, revenait tous les deux ou trois ans sur les mêmes terrains. Ce fut le moment où l’on se rua sur la terre, et où elle atteignit un prix vénal et une valeur locative que ne justifiaient ni ses qualités propres, ni la rigueur du climat (...). Les landes et les pâtis et tout ce qu’on pouvait acheter de bois étaient tout de suite défrichés et cultivés en pommes de terre ».
En 1882, près de 39 000 hectares sont ensemencés en pommes de terre, ils sont encore 36 000 en 1900, ce qui fait alors du département des Vosges le 6e département français pour cette culture. La qualité est telle que la fécule d’Épinal – qui désigne la production vosgienne – est récompensée par des médailles d’or aux expositions universelles de 1867, 1878 et 1900.
Pourtant, c’est précisément vers 1900 que la féculerie vosgienne rencontre une crise majeure liée tant à l’effondrement des rendements (culture trop intensive), à la dégénérescence des variétés cultivées, qu’à la structure de production. À ceci s’ajoute la féroce concurrence des départements agricoles tels l’Oise, l’Aisne ou le Nord. Charles Lafite préconise d’ailleurs, en 1904, la création d’un syndicat professionnel des féculiers à dessein d’atténuer la crise et de favoriser une meilleure compétitivité des agriculteurs vosgiens.
Pour faire face, les exploitants se regroupent et créent des coopératives : la première s’installe aux Cours de Corcieux en 1903 ; une seconde, dans la même commune (section de Belgoutte) en 1906. En 1925, si la superficie cultivée en pommes de terre a baissé de moitié par rapport à 1900 (18000 hectares ensemencés), il existe 34 féculeries coopératives dans les Vosges.
(Archives départementales des Vosges)

jeannot88

L'auteur jeannot88 est l'auteur de cette photo de Les Voivres (Vosges) publiée dans la catégorie Vie locale.

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