marienord a partagé une photo de Orange (84)
Histoire d'une croix de chemin
Jadis toutes ces croix étaient entretenues par une pratique religieuse plus intense qu'actuellement, et même dans les villages et hameaux isolés, ces stèles étaient fleuries d'un rameau de genêt, d'un bouquet de primevères par des bergères allant aux champs ou par un passant. Cette pratique pieuse était aussi codolétienne comme en témoignent les paroles de Monsieur Bergeon Gérard (dans sa 88ème année) " à l'âge de 10 ans, lorsque j'étais enfant de coeur, nous nettoyions régulièrement ces croix mais surtout avant la fête des rogations ( lundi, mardi et mercredi qui précédent l'ascension), trois jours consécutifs oû nous allions avec Monsieur le curé bénir les croix du village". Ces pratiques et les bergères ont disparu de nos jours, mais, certains villages, très attachés à leurs croix, s'engagent à les entretenir, assurant au delà de l'esprit religieux, la pérennité de réalisations artistiques qui sont aujourd'hui une composante de notre patrimoine artistique local. Loin est le temps de l'ancien régime, oû la destruction des croix était sévèrement punie car elles constituaient le symbole de la dévotion rendue à Dieu. Toutefois, le 1er avril 1938, le conseil d'état a décidé par décret qu'une croix fréquentée pour la procession de la Fête-Dieu était un lieu public de culte, et à ce titre devait être laissé à la disposition des fidèles et du clergé. ASERU21 ( association de sauvegrde des édifices ruraux de Côte d'Or)Une richesse patrimonale localeToutes ces croix ont traversé le temps avec une symbolisation différente selon les époques. Elles sont aujourd'hui un trait d'union entre le passé et notre époque, un témoin que nous devons transmettre aux générations futures. Quelques soit le regard que nous portons sur ces oeuvres, elles sont la preuve de l'origine judo-chrétienne de notre société et de son évolution dans le temps. Au delà du témoignage culturel, ces croix sont avant tout des oeuvres artistiques qui participent à la richesse patrimoniale de notre village. Force est de constater que ces éléments de richesse ne sont pas mis en valeur, actuellement, loin sans faux. Nettoyons les abords, plantons quelques fleurs vivaces, donnons des signes de respect de ces stèles, reliques d'un passé qui nous a forgé. A ne pas vouloir maintenir ces témoins de notre société, nous allons tout simplement laisser une place libre à d'autres valeurs que celles que nos ancêtres ont peiné à instaurer.