Hôtel

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La petite ville de Châtillon-sur-Indre, située au nord-ouest du département de l'Indre, fut le siège d'une importante seigneurie passée en 1203 sous contrôle royal. Siège particulier du Grand bailly de Touraine, devenu présidial en 1639, elle fut à l'époque moderne la pus importante ville judiciaire du Bas-Berry, gardant autorité sur un territoire couvrant une grande partie de la Haute-Touraine et la moitié du Bas-Berry. La...  suite

La petite ville de Châtillon-sur-Indre, située au nord-ouest du département de l'Indre, fut le siège d'une importante seigneurie passée en 1203 sous contrôle royal. Siège particulier du Grand bailly de Touraine, devenu présidial en 1639, elle fut à l'époque moderne la pus importante ville judiciaire du Bas-Berry, gardant autorité sur un territoire couvrant une grande partie de la Haute-Touraine et la moitié du Bas-Berry. La présence des administrations royales la firent bénéficier d'une réelle prospérité. A la fin du 16e siècle, des hôtels, preuve d'une richesse nouvelle de la ville, furent édifiés. Les documents permettant de connaître les circonstances de la construction de cet hôtel font défaut. Les quelques éléments de décor encore visibles sur les grandes lucarnes du principal corps de logis font remonter sa construction aux années 1540, mais l'intérêt de cet immeuble réside essentiellement dans la galerie à deux niveaux qui borde la cour au sud, élevée au cours du dernier quart du 16e siècle. Cette galerie présente beaucoup d'analogies avec la façade sur la rue Grande de l'hôtel dit d'Henri III. Elles ont été bâties l'une et l'autre probablement sous le règne d'Henri III, dans ces années où s'est formé le style classique, mais on peut penser qu'elles ont peut-être été conçues par le même maître d'oeuvre, parfois avec une certaine maladresse. Dans ces deux compositions, l'ordonnance est symétrique de part et d'autre d'un axe vertical, mais les entablements, les bandeaux et les corniches soulignent aussi nettement les horizontales. Il y a employé les ordres, introduit de la fantaisie par les figures de grotesques qui timbrent les entablements, les corniches ou, rue Grande, décorent les appuis des fenêtres. Il est possible que ces figures aient été sculptées par le même atelier. Le même vocabulaire décoratif se retrouve sur les chapiteaux, qu'ils soient composites à l'hôtel dit d'Henri III, ou ioniques, rue du Nord, avec volutes, oves séparées par des dards, palmettes feuillagées. Rue Grande, le premier niveau de la travée de l'ancien escalier, composé de deux baies jumelées sous un large bandeau formant entablement, rappelle les trois arcades jumelées et le bandeau de la galerie de l'hôtel de la rue du Nord. Ces deux hôtels montrent de quelle manière un maître d'ouvrage, probablement local, a compris et interprété le style classique dans le dernier quart du 16e siècle. Comme l'hôtel dit d'Henri III, cet immeuble de la rue du Nord est un élément important du patrimoine architectural de la ville et le témoin rare et fragile d'une époque prospère de son histoire.

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